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Philippe Dummont, ou L’aquarelle aujourd’hui

 

Regard. Pensée. Et puis ensuite je veux dire premièrement que tout cela que j’ai devant moi c’est de la peinture, le leur dire à ceux qui s’arrêtent avant tout et peut-être plus sûrement seulement sur ce que cela représente. De l’aquarelle et de l’eau, beaucoup d’eau, et qu’il faut que le peintre maitrise parfaitement, et, comme d’abord « un unique trait de pinceau », ramène toujours l’eau à la rive d’un propos oui, intensifie au lieu précis la couleur, moins fluidiment là donc, laisse ailleurs l’eau jusqu’à l’extinction qu’il sait, qu’il sait qu’elle va former. C’est cela d’abord qui va sauter aux yeux de l’amateur éclairé, la peinture.  

 

Et puis le pinceau, à son moment de savoir, va là où le peintre est prêt depuis ses heures de pensée, depuis les quelques origines qui, en ce moment doivent parler, dire. « La maitrise ne suffit pas, il faut le saisissement »(1). Chez Philippe Dummont, la peinture et sa maîtrise parlent (forme) des humains. Et moi qui regarde, je vois ces aquarelles parler des humains d’aujourd’hui, ceux occidentaux tout à la fois à qui sont ôtés les millénaires vers la démocratie, qui sont abandonnés des Lumières, ceux les bras ballant des révolutions généreuses dévoyées immédiatement, ceux déshabillés des élégances gagnées, ceux arrogants de leur misères argentées…

 

Jean de Breyne, 2012

 

(1)Bernard Noël 1980

 

Jean de Breyne, 1943, poète et photographe. Il est le fondateur, à Lyon en 1974, de la Galerie-Librairie l'Ollave.

Les images sont soumis à une autorisation  préalable auprès de l'artiste pour toute utilisation (artiste adhérent de l'ADAGP, Paris)

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